Mobilisés pour sauver les expositions européennes

La FFC, la FFV et la SNC sont intervenues conjointement auprès de la Commission agricole du Parlement européen afin que les expositions européennes et les championnats d’Europe de races puissent continuer de se tenir et de se développer. En effet, un nouveau règlement de l’Union Européenne (2020/668),fixant notamment les conditions de police sanitaire applicables aux mouvements d’animaux, spécialement les oiseaux captifs, dont nos pigeons et volailles, est prévu pour entrer en vigueur à la fin de l’année 2021.Or ce texte fixe les mêmes règles et ne fait aucune distinction entre les élevages commerciaux et non commerciaux, entre l’élevage professionnel,dont les produits sont destinés à la consommation humaine,et l’élevage de loisirs dont l’objectif est de préserver, sélectionner et améliorer les races. Il ne reconnait pas notre statut et nos réalités d’éleveurs amateurs. Il est donc inapplicable à notre niveau.Un éleveur individuel de quelques spécimens d’animaux de race est traité sur le même plan qu’une firme professionnelle détenant des milliers d’individus.Voici ce qui nous est demandé, en particulier pour les oiseaux,pour participer à une exposition dans l’Union Européenne :

-Les oiseaux doivent être détenus en permanence dans un établissement fermé pendant au moins 21 jours avant le départ pour l’exposition(Art. 59 du règlement UE 2020/688).

-Les oiseaux doivent être accompagnés d’un certificat zoosanitaire délivré par un vétérinaire sanitaire officiel de l’État membre ayant contrôlé l’identité des animaux et effectué chez l’éleveur une inspection clinique du cheptel d’origine dans les 48 heures avant le départ (articles 67, 71 et 91 du règlement UE 2020/688).

Si cette réglementation reste en l’état, les déplacements d’animaux issus d’élevages amateurs vont devenir impossibles entre les différents pays de l’Union Européenne, les échanges indispensables à la préservation d’une diversité génétique suffisante ne se feront plus, et par conséquent:la biodiversité domestique de nos espèces va être réduite un patrimoine génétique inestimable va s’appauvrir l’élevage amateur tel que nous le pratiquons est en danger de disparition La FFC, la FFV et la SNC ont fait parvenir une requête auprès de la Commission agricole du Parlement européen afin que des dérogations ou des aménagements soient appliqués à nos activités d’éleveurs amateurs. Nous avons proposé:

-Que dans les règlements européens et leur application, une distinction soit opérée entre le monde professionnel et celui de l’aviculture de loisirs.

-Que dans les règlements européens et leur application, soit introduite la notion d’élevage non commercial, concernant les animaux qui n’entrent pas dans la chaîne alimentaire et ne sont pas destinés au circuit commercial.

-Que dans les règlements européens et leur application, soit reconnu et valorisé le rôle des associations d’éleveurs amateurs pour la certification collective de la santé des animaux participants.

Nous demandons que le rôle des éleveurs que nous représentons soit pleinement reconnu et inscrit dans les textes de l’Union Européenne, afin de créer les conditions pour la sauvegarde et la valorisation d’un patrimoine génétique d’une valeur inestimable. En réponse la Commission nous a assuré que notre secteur d’activité ne serait pas touché par la nouvelle réglementation. Nous avons de nouveau sollicité nos interlocuteurs afin de connaître le plus rapidement possible quels seront les aménagements apportés au texte initial: modifications ou dérogations inscrites dans le règlement avant sa mise en œuvre ? décrets d’application spécifiques à notre secteur ? Nous restons vigilants et mobilisés afin de faire aboutir ce dossier essentiel pour l’avenir de l’aviculture de loisirs.

signé:

Jeannine JEHL,présidentede la Fédération Française de Cuniculiculture

Anthime LEROY,président de la Société Nationale de Colombiculture

Anthony RÉ,président de la Fédération Française de Volailles