Le point sur l’Influenza aviaire au 26 décembre 2022

Un communiqué de presse du ministère de l’agriculture vient d’annoncer le lancement, pour l’automne 2023, d’un plan de vaccination IAHP (Influenza Aviaire Hautement Pathogène) dont le contour précis reste à définir mais avec une mobilisation des fabricants de vaccins et de l’Anses, notamment de l’Agence du médicament vétérinaire (ANMV).

Quelques jours auparavant, l’Anses a publié sur son site son avis sur la vaccination IAHP en excluant une vaccination en urgence autour des foyers.

Dans les Pays-de-la-Loire, le nombre de cas s’emballe avec près de 60 nouveaux foyers en dix jours principalement en Vendée, en Maine-et-Loire et dans les Deux-Sèvres. 

Plus en détails :

Lancement d’un plan de vaccination IAHP pour l’automne 2023

  • Le ministère de l’agriculture s’engage sur la mise en place d’une stratégie vaccinale à l’automne 2023 sans toutefois en préciser, à ce stade, les contours exacts.
  • Les fabricants de vaccins seront sollicités pour développer ces vaccins en les évaluant aussi sur les palmipèdes en s’assurant aussi de leurs capacités de production et de l’octroi des AMM ou des ATU.
  • Dès début janvier 2023, la DGAL met en place un comité de pilotage pour parvenir à cet objectif en y incluant l’Anses (avec l’Agence du médicament vétérinaire), l’école vétérinaire de Toulouse et les interprofessions des filières avicoles.
  • Pour la filière « palmipède gras », le communiqué précise que les ressources génétiques de la région Pays-de-la-Loire seront « sauvegardées » (sans détail).

Avis de l’Anses sur la vaccination des galliformes (palmipèdes exclus) .

  • Selon cet avis, aucun des cinq vaccins disponibles ne semble adapté à la situation française. Le seul vaccin autorisé en Europe (Nobilis° H5N2) n’est disponible qu’en petites quantités pour les oiseaux des parcs zoologiques.
  • L’Anses recommande de développer des vaccins adaptés aux souches circulantes et à une stratégie Diva validée, en incluant aussi des essais sur des dindes et les palmipèdes. Pour cela, le gouvernement français est incité à apporter un fort soutien aux fabricants de vaccins.
  • Un délai minimal de 6 à 8 mois est nécessaire entre une commande ferme d’un vaccin autorisé (ce qui n’est pas le cas à ce jour) et une livraison. Aujourd’hui, les sites de production (qui ne sont pas tous aux normes BPF européennes) sont mobilisés sur la production de vaccins pour des pays tiers.
  • La vaccination en urgence autour des foyers n’est pas recommandée, ni la vaccination préventive des seuls Gallus gallus pour préserver une zone de productions indemne.
  • Selon le nombre de doses de vaccins disponibles, l’Anses recommande une vaccination préventive en priorité pour les sites de sélection en zones à risque (ZRD puis ZRP), puis les élevages de multiplication dans les mêmes zones (Gallus gallus et dindes), puis les élevages de pondeuses plein-air et, en dernier lieu, les autres élevages plein air (à durée de vie longue). Cette vaccination devrait être associée à une stratégie Diva validée et à un dépistage virologique renforcé.
  • L’Anses rappelle que seules les mesures de biosécurité peuvent éviter l’introduction d’un virus IAHP dans un élevage.

État des lieux au 23 décembre : 231 foyers en élevages et 60 en basses-cours (oiseaux captifs)

  • 231 foyers ont été confirmés en élevages depuis le 1er août soit 67 foyers supplémentaires en dix jours pour la plupart en Pays-de-la-Loire et Deux-Sèvres. La Vendée compte désormais 92 foyers, devant le Maine-et-Loire (39) et les Deux-Sèvres (33).
  • 60 autres foyers sont confirmés sur des oiseaux captifs (basses-cours, appelants, zoos) soit trois en dix jours.

Dr Samuel BOUCHER, vétérinaire.